Natacha Cailler, participante AFS en programme de volontariat en Inde, a eu l’occasion d’être sélectionnée pour participer au 3e forum Asie-Pacifique sur l’éducation à la citoyenneté mondiale, qui s’est tenu à Dehli du 20 au 23 avril 2017. Elle en ressort avec des convictions profondes sur la façon dont l’éducation peut et doit être un levier puissant de paix dans le monde.

“Durant mon programme de volontariat en Inde, j’ai eu la chance d’être sélectionnée pour participer au troisième forum international AFS Asie-Pacifique sur l’éducation à la citoyenneté mondiale organisé par AFS Inde. Le forum a réuni majoritairement des participants asiatiques, bénévoles et salariés, et avait pour but de trouver des stratégies pour incorporer l’apprentissage interculturel et à la citoyenneté mondiale dans les différents systèmes scolaires, et comment ces apprentissages pourraient être utiles sur le marché du travail.

Notre héritage, en tant que sympathisants AFS, est tourné vers la compréhension des différences interculturelles, des enjeux mondiaux et notre faculté à porter à engager un dialogue au-delà de notre culture. Comprendre les valeurs et croyances des uns et des autres et le respect des différences culturelles conduit à une société plus juste. Nous sommes de ce fait des ambassadeurs de la paix. Mais est-ce suffisant ? Seuls 1% des personnes qui peuvent faire un échange culturel sont touchés et cela paraît dérisoire par rapport à la population mondiale. Il est du devoir d’AFS de répandre les bienfaits des échanges interculturelles et par leur biais, de favoriser un monde où les gens interagissent pacifiquement entre eux et comprennent l’importance de la diversité.

Nous ne pouvons prédire de quoi sera fait notre avenir mais nous pouvons nous accorder sur le fait que nous devrons faire face à de nouveaux challenges, dont la montée des extrémismes et le changement climatique ne sont que les plus évidents. Il est donc nécessaire de fournir à la nouvelle génération les compétences nécessaires pour s’attaquer à ces questions. Et la meilleure arme que nous ayons à notre disposition pour cela reste l’éducation. Aujourd’hui l’éducation est basée principalement sur des examens standards ainsi que la compétition. Cette pédagogie ne déclenche pas la mémoire à long-terme, essentielle dans notre société en constante évolution. L’apprentissage mécanique ne nous pousse en aucun cas à réfléchir par nous-même et questionner ce qui nous entoure afin de faire évoluer les choses dans le bon sens. Nous avons besoin d’être pleinement conscients de nous-même, d’avoir de l’empathie afin de comprendre les autres, et de la compassion lorsqu’il faut prendre une décision. Le type d’éducation que nous fournissons est important en tant qu’il est une condition de notre liberté.

Dans ce monde globalisé, une personne se doit de cracker le code de l’inclusion pour réussir. La diversité consiste seulement à percevoir les différences tandis que l’inclusion consiste à valoriser ces différences. Tout en gardant ces valeurs à l’esprit, le travail principal dans les années à venir sera surtout de réduire l’écart entre les connaissances et le savoir-faire ainsi qu’entre l’éducation et le marché du travail. Actuellement, le système scolaire prépare les étudiants à des jobs qui n’existeront plus dans le futur. Ils ont besoin d’être adaptables aux changements, d’avoir de bonnes compétences techniques, la capacité de travailler en groupe, de s’adapter à un nouvel environnement culturel et d’être flexibles. Mais le plus important, c’est déjà d’être prêt à apprendre sur le long terme via un apprentissage continu. Pour mettre en place ces changements, il est nécessaire d’établir le contact entre les employeurs et les éducateurs. Les employeurs veulent de la diversité dans le système éducatif comme sur le marché du travail. Les étudiants doivent pouvoir s’adapter à de nouveau types d’emplois mais surtout utiliser et faire fructifier leur réseau. AFS, avec ses 60 ans d’expérience, est l’interlocuteur idéal pour cette collaboration.

Ce forum m’a permis de rencontrer nombre de personnes intéressantes venant du monde entier et d’avoir une vision plus globale sur un monde changeant. Tous les acteurs de cette transformation annoncée étaient réunis (étudiants, employeurs, professeurs et proviseurs, membres et sympathisants d’AFS), et c’était bien cela la nouveauté de ce forum. L’ouverture d’esprit et les compétences de citoyens du monde sont nécessaires pour faire face aux nouveaux challenges mondiaux. Les compétences interculturelles sont très recherchées et il faut militer afin qu’elles soient intégrées au parcours scolaire. AFS a les capacités d’être un pionnier en la matière. »

Natacha Cailler